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Les vampires du Nouveau Monde sont-ils Français ?



Le secret de Jackson Square
Le secret de Jackson Square

Le 27 février 1727, douze religieuses ursulines quittèrent Lorient, en France, à bord du navire La Gironde, sous le commandement de Monsieur Vauberci. Leur voyage fut marqué par d’innombrables retards, un temps inclément, le mal de mer, les moustiques, les bancs de sable et les pirates. Après plus de cinq mois en mer, elles arrivèrent à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, le 5 août 1727.


Marie-Madeleine Hachard, l’une des religieuses, raconta leur périple dans des lettres adressées à son père. Elle écrivait :


« Vous avez exprimé le souhait, cher Père, que je vous donne un récit de notre voyage. C’est en raison de votre bon cœur, qui s’intéresse à tout ce qui nous concerne, que je m’y conforme. Je vous suis très reconnaissante et je fais donc ce que vous désirez. Voici un compte rendu général de tout ce qui s’est passé depuis mon départ de France. Comme vous le voyez, je suis très fidèle en vous écrivant. »


« Elles espéraient arriver autour de la fête de Corpus Christi, mais le Seigneur, qui avait réservé la plus grande épreuve pour la fin, leur envoya de violents vents contraires. Finalement, elles atteignirent Belize le 23 juillet, exactement cinq mois après leur départ. Ce port, situé à l’entrée du fleuve Mississippi et à environ 2 400 lieues de Rouen, marquait un point crucial de leur parcours. »


« Le long voyage avait alarmé tout le pays ; beaucoup croyaient les religieuses perdues. Le Père de Beaubois envoya aussitôt une chaloupe et quelques pirogues. Mais la chaloupe était trop petite pour contenir tout le groupe, si bien qu’elles durent se séparer. Ce qui rendait la traversée encore plus éprouvante était qu’il fallait, chaque soir, monter une tente pour dormir. »


« Dans le navire, leur cabine ne comportait que deux hublots de la taille de deux mains, qu’il était souvent impossible d’ouvrir car l’eau s’y engouffrait et éclaboussait les lits. Elles devaient se lever et se recoucher tour à tour, car pas plus de deux ou trois d’entre elles ne pouvaient rester dans la chambre en même temps. Malgré la chaleur étouffante de cette “fournaise”, le Seigneur les maintint en parfaite santé, et elles eurent la consolation d’avoir leur chambre à elles seules. »


« Il serait trop long et même inutile de vous exprimer, mon cher Père, notre joie à la vue de la terre, que nous avions tant espérée depuis si longtemps, et combien grande fut notre consolation lorsque nous avons enfin posé le pied à terre… »


Mais dès leur arrivée, un malaise s’installe.

Officiellement venues pour éduquer et soigner, certaines sont en réalité envoyées pour être mariées aux colons. Mais les hommes les rejettent : la sélection faite par la France est douteuse — certaines sont des filles de rien, anciennes détenues, marginales à la beauté troublante.

Abandonnées à leur sort, elles errent dans La Nouvelle-Orléans, finissent par se regrouper dans le quartier de Storyville. Et là, pour survivre, elles vendent leur charme.


Et cela fonctionne.

Elles deviennent riches. Trop riches.

À tel point qu’elles s’installent dans le quartier français, là où vivent les notables. Et ça, on ne leur pardonne pas.

Alors on commence à parler. À inventer.

On les accuse de s’agripper au cou des hommes.

Littéralement.


Puis vient la fièvre jaune. Elle ravage le quartier. Des cadavres pâles, marqués de deux piqûres, commencent à apparaître.

Et la peur se mêle au fantasme.


Des choses étranges se passent près du couvent. Des bruits. Des attaques.

Alors les sœurs capturent l’une d’entre elles. On ne sait pas laquelle.

Mais elle est montée au grenier. Et elle n’en est jamais redescendue.


En 1982, deux siècles plus tard, le Vatican débarque. Officiellement, pour restaurer la cathédrale Saint-Louis.

Mais en réalité, certains disent qu’ils sont venus enquêter.

Depuis, le grenier du couvent est fermé. Scellé. Oublié en apparence, mais toujours vivant.


Et ce lieu est devenu l’un des endroits les plus hantés de La Nouvelle-Orléans.

À la tombée de la nuit, on évite le couvent.

Et parfois, dans les bruissements du vent, certains jurent entendre… un souffle.

Juste derrière eux.

 
 
 

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